Biodiversité : Le lac Victoria menacé

Le lac Victoria, plus grand lac d’Afrique et source de vie pour 2.5 millions de personnes, est aujourd’hui grandement menacé selon l’Union Internationale de la Protection de la Nature.

Avec sa superficie équivalente à l’Irlande, le lac Victoria traverse trois pays d’Afrique et regorge d’une biodiversité exceptionnelle trouvable nulle part ailleurs. Réservoir d’espèces de poissons, mais également mollusques, plantes et minerais le lac s’épuise cependant de manière alarmante.

En cause, la surpêche mais également le changement climatique qui augmente la température et l’acidité de l’eau, bouleversant l’habitat naturel des espèces aquatiques. Des plantes toxiques comme la jacinthe d’eau, colonisent progressivement le lac jusqu’à former des plaques entières, réduisant l’oxygène et les nutriments dans l’eau.

La destruction de la biodiversité de ce lac est un désastre écologique et social pour la région. Le million d’habitants peuplant ses rives dépend en grande partie du lac pour vivre : « Le bassin du lac Victoria abrite d’immenses ressources naturelles, notamment des pêcheries, des forêts, et des zones humides, qui contribuent à fournir de la nourriture et de l’eau potable aux communautés locales et à soutenir leurs moyens de subsistance » note le rapport de l’UICN.

Le poisson, première ressource du lac se fait d’ailleurs de plus en plus rare. On pêche en moyenne à peine trois kilos de poissons aujourd’hui, alors que dans les années 90, une seule personne pouvait pêcher jusqu’à 100 kilos de poissons en une journée.

Surexploité mais également très pollué, le lac Victoria sert de déversoir pour les industries, les égouts et les entreprises de nettoyages. Chaque jour, des millions de litre d’égouts non traités y sont déversés depuis les centres urbains.

Selon Will Darwall, co-auteur du rapport, 76% des 150 espèces d’eau douce répertoriées dans le bassin du lac sont menacées d’extinction.

Aujourd’hui, les experts de l’UICN constatent que «le risque d’extinction de la biodiversité d’eau douce dans la région augmente». Ils préconisent le développement de nouvelles aires protégées pour élargir celles déjà existantes, afin d’assurer une protection appropriée pour la biodiversité unique et précieuse du bassin du lac.

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