Migration infantile : Ni sains, ni saufs

En 2016, ce sont 8 500 enfants qui ont migré seuls en France. Ces mineurs non accompagnés qui arrivent sur le territoire sans parents ou représentants légaux, se retrouvent dans une situation de grande précarité et sont, faute d’encadrement clair de la part des autorités, souvent laissés à l’errance.

Majoritairement âgés de 15 à 18 ans, ce sont 95% de garçons (principalement d’Afrique) qui ont déboursé jusqu’à 10 000€ pour se rendre en France en empruntant le même chemin périlleux que leurs aînés.

Désorientés et apeurés, ces mineurs sont particulièrement vulnérables à la violence présente dans les camps de réfugiés, et se referment souvent sur eux-mêmes. N’ayant la plupart du temps, aucun papier d’identité sur eux et ne parlant pas la langue, ils sont incapables de communiquer pour se faire comprendre et se retournent souvent paradoxalement vers leurs passeurs qui représentent leur seul point de repère.

Le droit français reconnait pourtant le principe d’intérêt supérieur de l’enfant, qui voudrait une protection et une prise en charge complète et immédiate de tout mineur isolé, mais les autorités peinent à déterminer, sans papiers d’identité, l’âge de ces jeunes.

Aujourd’hui, pour trancher cette question, seule une évaluation sociale au cas par cas est menée par des équipes peu ou pas formées à la psychologie infantile. Une technique peu fiable et mal organisée qui est remise en cause par plusieurs ONG, notamment l’UNICEF qui encourage une réelle protection de ces enfants et l’application effective du droit à la réunification familiale.

L’Etat doit donc aujourd’hui reconsidérer le statut de ces jeunes et leur permettre de pouvoir rejoindre leurs familles de l’autre côté des frontières françaises, afin de mettre fin à leur isolement.

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