Reforestation : les peuples autochtones ignorés

Aujourd’hui, les peuples autochtones représentent 370 millions de personnes dans le monde, soit 5% de la population humaine.

Répartis sur environ 20% de la superficie terrestre, ces peuples sont généralement présents sur les territoires forestiers où les écosystèmes sont restés intacts. Actuellement, l’ONU estime que 60 millions d’autochtones dépendent presque entièrement de la forêt pour vivre.

La forêt procure à ces populations nourriture mais aussi matières premières pour la confection de leurs habitations, de leurs vêtements, d’objets en tous genres ou encore d’épices qui, par leur commercialisation, leur apportent un revenu complémentaire pour acheter ce qu’ils ne peuvent produire.
Véritable pharmacie à ciel ouvert dans certains pays d’Afrique et d’Asie, la forêt permet à 80% de la population de recourir aux plantes médicinales pour leurs soins de santé primaires.

Disposant par ailleurs d’un savoir ancestral sur la forêt, transmis oralement de génération en génération, ces populations sont extrêmement précieuses dans la lutte pour la préservation des forêts. La communauté scientifique estime que les Connaissances Ecologiques Traditionnelles (TEK) et le savoir scientifique sont complémentaires et que leur combinaison serait bénéfique pour la conservation des écosystèmes naturels.

Pourtant, ce sont aujourd’hui 70% des autochtones qui vivent sous le seuil de pauvreté. Expulsés de leurs terres car n’ayant pas de titres de propriété officiels, ils doivent se déplacer dans les zones urbaines, où ils sont souvent marginalisés. Les grands groupes commerciaux profitent en effet du fait que la transmission des terres dans ces communautés soit orale pour contester leurs droits fonciers.

Malgré les réformes agraires réalisées ces 30 dernières années dans de nombreux pays d’Afrique et d’Amérique latine, les populations autochtones continuent d’être ignorées.

En outre, particulièrement vulnérables au changement climatique, les autochtones doivent faire face à une modification du calendrier naturel de chasse, de pêche ou de cueillette dû notamment à l’intensification des phénomènes climatiques extrêmes.
La disparition progressive de ces populations pourrait avoir des conséquences désastreuses pour le futur des forêts. Il est donc primordial de défendre et d’intégrer ces populations dans la protection des forêts et de leur proposer une alternative face au changement climatique.

Au Pérou où la forêt tropicale couvre la moitié du territoire, la Fondation Amazonia Viva collabore avec plus de 20 communautés locales dans des projets de préservation de la forêt, de développement économique et d’agroforesterie, afin de développer leur résilience face au dérèglement climatique.

[Pour en savoir plus ->http://www.insolitebatisseur-philipperomero.org/L-Amazonie-au-Perou.html ]


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