Le coût du réchauffement

Alors que les trois dernières années ont été les plus chaudes jamais enregistrées dans l’histoire des relevés météo, la Convention-Cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), qui s’est ouvert à Bonn, s’interroge encore sur les conditions de réussite de l’Accord de Paris.

L’année 2018 débute malheureusement sur le même modèle que 2017, ponctuée par des épisodes extrêmes coûtant la vie à des milliers de personnes chaque année et aux conséquences catastrophiques sur les rendements.

Les 195 états signataires de l’Accord de Paris se sont donc encore une fois réunis afin d’établir un planning d’actions d’ici à la prochaine conférence sur le climat, la COP24, prévue en décembre à Katowice en Pologne. C’est dans cette ville que doit être adopté le « rule book » c’est-à-dire les règles de mise en œuvre de l’accord de Paris. Ce mode d’emploi doit notamment définir le contenu des contributions nationales des pays pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, et les règles de transparence que les Etats devront suivre pour rendre compte de leurs actions et de leurs financements en faveur du climat.

Des financements que l’ONG internationale Oxfam remet déjà en cause à travers un rapport publié Jeudi 3 Mai intitulé : « 2018, les vrais chiffres des financements climat ». Dans ce document, l’ONG s’interroge notamment sur l’engagement des pays du Nord à mobiliser 100 milliards de dollars par an d’ici 2020 pour soutenir les pays du Sud dans la lutte contre le dérèglement climatique. Un engagement irréel selon le porte-parole du groupe Afrique au sein de la CCNUCC puisque pris avant l’adoption du rule book : « on a fait l’erreur d’annoncer des engagements avant de se mettre d’accord sur les règles ».

Selon les estimations d’Oxfam le montant total des financements climat publics s’élève à 48 milliards de dollars par an, dont seulement 16 à 21 milliards de dollars sont directement utilisés pour le climat. Plus inquiétant encore, la faible augmentation de l’aide publique accordée sous forme de subvention : entre 11 et 13 milliards de dollars en 2015-2016 contre 10 milliards sur la période de 2013-2014. L’ONG déplore également la part modique des sommes consacrées à l’adaptation au changement climatique, qui représente seulement 20% des financements publics.

A l’horizon 2050, le coût du changement climatique pour les pays en développement devrait dépasser les 1 000 milliards de dollars par an, même avec une hausse de la température moyenne inférieure à 2%, toujours selon les experts d’Oxfam.

[Pour en savoir plus ->http://www.lemonde.fr/planete/article/2018/04/30/climat-les-negociations-entre-etats-risquent-d-etre-tendues-a-bonn_5292730_3244.html]


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