mangrove : la lutte contre la crevetticulture

Longtemps négligée par le gouvernement, la mangrove a été particulièrement dégradée en Indonésie, conduisant à une disparition de plus de 8 000 km2 de cette forêt aquatique.

Puits à carbone, réserve pour la biodiversité et protection naturelle contre l’érosion des côtes, cet écosystème marin extrêmement riche a pourtant été largement dégradé au profit de la Révolution Bleue. Souvent comparée à la Révolution Verte Indienne, cette intensification de l’aquaculture dans les années 60, notamment la crevetticulture, a conduit des zones comme l’île de Java à perdre 75% de ses mangroves.

La crevetticulture est le premier facteur de recul des mangroves en Indonésie, devant les plantations de palmiers à huile. Ce sont près de 6 000km2 supplémentaires qui pourraient disparaître sur les côtes dans les années à venir.

Cette forme d’aquaculture particulièrement instable et régulièrement victime d’épidémies, n’est en réalité que peu rentable pour les populations. En effet, la culture des crevettes est basée sur une rentabilité à très court terme favorisant la surexploitation. A long terme, la biomasse s’appauvrit et entraine une augmentation du coût de la vie à l’échelle locale.

Outre les conséquences économiques désastreuses de cette aquaculture intensive, la disparition de la ceinture verte de mangroves favorise l’infiltration de l’eau salée dans les terres, contaminant ainsi les puits et laissant les villages sans défense face à l’élévation du niveau des eaux.

Pour contrer cette surexploitation et protéger les populations locales, Yagasu, association indonésienne de préservation de l’environnement, restaure depuis 2003 la mangrove en lien avec les communautés des zones forestières.

[Pour en savoir plus ->http://www.insolitesbatisseurs.org/La-mangove-en-Indonesie.html]


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